Le cadre de concertation de la société civile dans la province du Tanganyika annonce un bilan provisoire ce samedi 24 février 2024 de plus de 2000 maisons écroulées dans un espace de 5 mois, de septembre 2023 à février 2024. Cela suite aux inondations causées par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la majeure partie de la province. Ces inondations ont causées plusieurs dégâts entre autre, le ravagement des plus de 5000 hectares des terres arables dans le territoire de Nyunzu et Kalemie. Les morts d’hommes sans avancer l’estimation sont signalés suite aux éboulements causés par les érosions et la montée des eaux du Lac Tanganyika et de la rivière Lukuga. Un déplacement massif de la population victime de cette catastrophe naturelle vers les endroits sans encadrement du Gouvernement provincial ni assistance. Le corps médical a alerté aussi, l’apparition de choléra avec plus de 200 malades internés dans l’hôpital général de référence de Kalemie, de Nyunzu, de Kabalo et de Moba causé par les déchets emportés par les eaux de pluies et du Lac qui ont provoqué ces dégâts matériaux et humains.
Maison inondée sur le littoral du lac Tanganyika au quartier Industriel, 20 février 2024, 11 :34. Crédit photo : Laurianne Sakina KAMULETE et Jérôme BATANGE.
Qu’est-ce qui aurait dû être fait pour limiter les dégâts.
Le rapport des structures membres de la nouvelle société civile démontrent qu’en date du 5 février 2024, des pluies diluviennes sont tombées sur la ville de Kalemie, provoquant des inondations dans certains quartiers de la ville. Ces inondations n’ont pas manqué de créer des dégâts, principalement l’écroulement de plus de 200 maisons d’habitation comme nous a renseigné le président de la nouvelle société civile en province.
C’est ainsi que lundi 13 au 14 février de l’année en cours, une équipe de l’association ensemble nous pouvons œuvrant dans plusieurs domaines comme l’encadrement des personnes discriminées, les femmes rurales, notamment l’écologie, est descendue dans les différents quartiers de la ville touchés par cette catastrophe pour évaluer les dégâts provoqués par ces inondations. Ces quartiers sont ceux situés sur la rive gauche de la rivière Lukuga, principalement ceux le long de la rivière Kalemie et du lac Tanganyika : Kamkolobondo, Maluku, Camp Police, Kalumbi, industriel, de la paix, Dave.
A l’issue de ces deux jours d’évaluation, les résultats ont démontré que plus de 250 maisons écroulées seulement dans la ville de Kalemie, car l’écroulement continue à cause de l’humidité provoquée par les eaux, certains biens de familles abimés. Ce rapport indique que de conduites d’eau de la Résidéso emportées à Mulongo, Camp Police, Il y a crainte de l’épidémie de choléra pour les prochains jours.
Jusqu’à ce jour, aucune assistance du gouvernement provincial n’a encore été apportée aux familles victimes de cette catastrophe naturelle, selon cette organisation.
À ce jour, la plupart des sinistrés ont trouvé refuge dans des familles d’accueil, d’autres sont relogées par le gouvernement provincial du Tanganyika dans différents sites comme Tabac Congo, mais dans des conditions précaires.
Le gouvernement du Katanga avait instauré le système de drainage de caniveaux, un système qui n’avait pas été consistant suite aux moyens comme nous a confirmé l’un des premiers commissaires généraux du Tanganyika en 2015, Mr Ali Bin Omari Simukinje fait savoir que c’était un grand souci à l’époque même pendant leur mandat à la tête de la province de 2016-2018 : « l’une des solutions pour diminuer les conséquences des inondations, c’est mettre en place une bonne politique de gestion des déchets, limiter les constructions. Le plan directeur de l’aménagement qui doit être élaboré, permettra au gouvernement de bien maîtriser l’atténuation des dégâts des inondations».
Que pensent les experts ?
Selon, le rapport de l’OCHA, bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies chargé de rassembler les acteurs humanitaires pour assurer une réponse cohérente aux situations d’urgence, publié en 2021 plus de 280.000 personnes ont été affectées par des inondations qui ont endommagé plus de 26000 habitations et environs 5000 d’hectares de culture entre janvier et mai 2021.
Pour le cluster Wash de la Caritas développement Kalemie, dans sa réunion extraordinaire du mercredi 14 Avril 2014 à la suite des lourdes conséquences des pluies diluviennes qui s’étaient abattues dans la ville de Kalemie et dans le territoire de Nyunzu faisant état de 4320 hectares de champs de céréales et des tubercules détruits, les actions urgentes suivantes doivent être menées pour atténuer les cas d’inondations dans cette ville de la province du Tanganyika, la politique de la gestion des déchets qui sont jetés sur les caniveaux, boulevard Lumumba et sur les places publiques comme Kisebwe, le choix conséquent du lieu de construction des maisons d’habitation.
L’expert Ludovic Kasongo en matière de gestion des catastrophes indique que les facteurs déclenchant sont les fortes pluies observées dans la sous-région. Il pointe aussi le mauvais aménagement du territoire. Et là, l’expert souligne que c’est l’homme qui est responsable : « en construisant dans des zones comme Kindu, Kataki, des zones qui sont montagneuses, l’homme est responsable en quelque sorte malgré les conditions vitales » Vu la topographie des lieux, il estime que ces espaces sont normalement inconstructibles. Et c’est l’une des solutions pour éradiquer les catastrophes naturelles qui n’épargnent pas les habitants de Kalemie comme centre-ville.
De son côté, Kaboza Yamba Yamba, un autre expert environnementaliste souligne que cela est aussi lié à la situation géographique du lac et de la ville de Kalemie. D’après lui, des alluvionsqui sont des graviers, du sable, de la boue qui sont transportés par les cours d’eau et des quantités importantes de terres venant des montagnes surplombant la ville finissent dans le lac : « Ils construisent, cultivent avec des aménagements agraires qui ne respectent pas les normes environnementales, ces normes interdisent la construction et le creusage des terres sur les montagnes. » Il évoque aussi des quantités importantes de déchets produits dans la ville de Kalemie voire les autres territoires de la province du Tanganyika. C’est le type d’exemple précis de la pluie de ce vendredi 23 février 2024 « Leur destination finale, c’est le lac et les rivières. Vous avez vu comment le boulevard Lumumba était débordé par les eaux et les déchets. Tout ça, la destination c’est soit le Lac Tanganyika soit la rivière Lukuga et les autres affluents et dérisoires». Si le fond du bassin est plein de déchets, du sable, l’eau du lac va inévitablement monter, conquérir d’autres espaces inondables.
Il ajoute que la montée des eaux du lac est aussi à la base des effets du dérèglement climatique. Ce qui a conduit à la perturbation pluviométrique : « Avant on connaissait 8 à 9 mois de précipitations, maintenant nous avons 5 à 6 mois. Or, la quantité n’a pas diminué. Celle qui devait tomber dans un mois peut l’être dans un jour ou deux jours. »
Madame Stéphanie Mwamba Kalwaba habitait le quartier Industriel au bord du Lac Tanganyika. Sa maison est complètement inondée. Le niveau d’eau a dépassé les trois mètres de hauteur. Elle et sa famille ont trouvé refuge sur le même Quartier mais un peu loin de sa maison habituelle, à environ 600 mètres, dans une maison inachevée : « Je vendais au marché des habits de seconde main. Là je ne peux plus m’y rendre, c’est loin et je ne peux pas assumer le transport quotidien. Voilà, j’ai perdu mon capital. Mon mari est changeur de la monnaie, il n’a plus de clients. Notre vie a vraiment basculé ».
Plus loin, sur la route de l’aéroport, l’hôtel Musalala, construit au bord du lac Tanganyika, est aussi touché. Les dégâts sont importants, explique l’actuel gérant : « Nous avons perdu 30 mètres de plage. Les arbres qui étaient ici sont tombés. Il y avait aussi des paillottes à côté du lac, elles sont tombées, les salles aussi. Nous n’avons vu personne nous prévenir qu’il y aura des conséquences par ailleurs en construisant à cet endroit ».
Quid des mesures préventives ?
Modeste Kamona, ingénieur en bâtiment à l’Université Sumith de Burundi, évoque que les mesures préventives sont nécessaires. Pour lui, il propose l’ensablement de la rivière Lukuga et du Lac Tanganyika. Selon lui, le sable pris de la proportion c’est qui motive aussi les dégâts enregistrés des inondations, l’eau a quitté dans son lit pour se déverser dans les habitations. Il évoque également le dragage de la rivière Lukuga et du Lac Tanganyika. Il sollicite au gouvernement du Tanganyika d’agrandir les caniveaux pour permettre à l’eau de se déverser librement dans le Lac Tanganyika. Cet ingénieur met l’accent sur la création des sites de gestions des immondices. Il renseigne que quand ces immondices ne sont pas bien gérer ou bruler, elles finissent par se déverser dans les rivières dans le Lac, ce qui cause plus des dégâts matériaux et humains des inondations : « on doit draguer le lac Tanganyika et la rivière Lukuga, mais sa demande autant de moyens pour draguer une rivière et lorsque on essaie de draguer, les conséquences des inondations sont minimes ».
Pour l’OVD, l’office de voirie et drainage, ces inondations sont dues à deux causes : Manque d’ouvrage de drainage (collecteur, caniveaux) ; Manque de digue sur la rivière Kalemie et Lukuga. A ces deux causes peut s’ajouter comme facteur aggravant la construction anarchique des maisons d’habitation le long des rivières Kalemie et Lukuga.
Cet office de voirie et drainage propose une mesure préventive qui est l’agrandissement des caniveaux et la construction des plusieurs digues sur la rivière Lukuga et le Lac Tanganyika, qui, selon cet office des voiries et drainage est l’une des bonnes mesures préventives à ces dégâts des inondations.
Alors que les services de communication programme des Nations Unies pour le développement Pnud indique n’avoir pas été saisie par le gouvernement provincial en vue de contribuer à la lutte contre les inondations, et cela à-travers la dotation des moyens pour une quelconque élaboration d’un plan d’aménagement qui reste avec un contour flous : « Personne n’a saisi nos responsables pour ce plan d’aménagement. Ici, des révélations sont à vous faire remarquer que le gouvernement du Tanganyika devra dès cette période pensé à trouver les solutions dans les zones inondables avant que la saison pluvieuse qui s’étend de septembre à décembre, et celle de mars à mi-mai ne s’agrandissent».
L’impact des inondations dépasse la question des logements perdus. C’est aussi des écoles, les boulevards et des centres de santé qui ont été détruits. Face à cette situation, le gouvernement provincial du Tanganyika propose à long terme un plan provincial d’aménagement du territoire que les contours restent flous t dévoilés au public.
En vue de prévenir et limiter les dégâts matériaux et humains, contre les cas d’inondation, ce mercredi 21 février 2024, le ministre John Seya s’en remet aux organisations internationales où selon lui, rassure avoir sollicité au PNUD qui est le programme des Nations Unies pour le développement un appui financier et en experts à l’élaboration de ce projet de plan d’aménagement qui a, à son sein les plans de drainages et de gestion de déchets. Alors que le pouvoir exécutif revient au gouvernement et le pouvoir de changer les choses dans la province du Tanganyika, le ministre de l’aménagement du territoire demande au Pnud de trouver des solutions aux problèmes des inondations: « nous prenons à témoin le Pnud à qui nous avions présenté notre plan comme lui est dans le secteur de développement, mais je vous rassure ici qu’aucune suite favorable à notre demande».
Le gouvernement provincial du Tanganyika veut instaurer les digues d’assainissement pour diminuer les déchets qui débordent les espaces publiques voire les rivières de Kalemie et d’autres territoires, Manono, Kalemie, Nyunzu, Kabalo, Kongolo et Moba. Par Laurianne SAKINA KAMULETE, Radio Ndenga news.
rianne SAKINA