0 6 minutes 3 semaines

Brève historique du conflit bantous-pygmés dans le Tanganyika

La Province du Tanganyika a connu en 2017 une extension du conflit intercommunautaire entre les bantous-Twa dans la majorité de ses territoires excepté le territoire de Kongolo. Ces zones ont enregistré des violents affrontements et attaques entre les communautés Luba-Twa, occasionnant d’importants mouvements des populations dans plusieurs zones. À Kalemie, spécifiquement, cette crise a provoqué une prolifération des sites spontanés des déplacées fuyant les attaques et affrontement des milices. Suite aux efforts conjugués conjointement entre les autorités, la Monusco et les organisations humanitaires, plusieurs zones ont connu une accalmie, avec un élan des mouvements de retours, bien que, certaines zones au Nord de la Province soient continuellement exposées à l’insécurité.

En 2018, à la suite d’une décision du gouvernement Provinciale de procéder à la fermeture des sites des déplacées internes (PDI) autour de Kalemie, la Province est rentrée dans une dynamique de rechercher les solutions durables aux problèmes des déplacées internes.

C’est dans cette logique qu’entre mars 2020 et octobre 2022, 6 sites spontanés des PDIs et 2 centres collectifs ont été fermés dans le respect de la dignité et de la sécurité, touchant au total 31025 personnes et ce, à l’issue d’un plan conjoint élaboré par les autorités et la communauté humanitaire.

S’inscrivant dans la même dynamique, en septembre 2023, sur recommandation du Cluster CCCM, OIM a organisé une collecte d’intention sur 15 sites des PDIs de Kalemie et Nyunzu sur les 18 existants, afin de capter les intentions des PDIs aux options des solutions durables (Retour, relocalisation/réinstallation et intégration locale) et planifier, dans la mesure du possible, l’accompagnement au retour et la fermeture des sites.

Les résultats de la collecte d’intention par l’OIM en septembre 2023

À l’issue de cette collecte, il est ressorti que sur les 14797 personnes touchées par la collecte, 54.73% (8098) étaient favorable au retour ; 41.17% (6092) favorable à la relocalisation et l’intégration locale ; 4.08% (604) reste indécis et 0.02% (3) favorable au transfert dans un autre site. Ainsi, sur les 15 sites enquêtés, l’analyse des critères renseigne 10 sites en priorité 1.

Contexte de l’évaluation organisée par le UNHCR du 8 au 24 avril 2024 à Kalemie

Cette évaluation s’est inscrit dans la perspective de la mise en œuvre des solutions durables dans un contexte de fermeture des sites des déplacés. Elle a couvert 15 villages de Kalemie concernés par les retours, l’intégration locale et la relocalisation, conformément aux choix exprimés par les Personnes déplacées internes lors de la collecte d’intention réalisée par OIM.

L’évaluation a ciblé les communautés hôtes, les retournées, les personnes déplacées et les informateurs clés (Leaders communautaires, les infirmiers titulaire, les directeurs d’écoles, la société civile et les Comités des PDIs). Il sied de signaler que dans cette évaluation, une attention particulière a été  accordée sur la participation des personnes à besoin spécifique. Il  a également été question dans cette évaluation de s’assurer de la prise en compte des personnes à risques de discrimination tel que les personnes vivant avec Handicapées.

Objectifs de l’évaluation

Cette évaluation multisectorielle avait pour objectif d’identifier les besoins prioritaires et les problématiques d’accès à la terre dans ces différentes zones, en perspective de la fermeture des sites et de la mise en œuvre des solutions durables à Kalemie.

Plus spécifiquement, il s’agira :

  • D’évaluer la situation sécuritaire et l’accès vers les différentes zones ;
  • D’évaluer les capacités et les gaps dans le cadre de la mise en œuvre des solutions durables ;
  • De comprendre les problématiques LTP et les capacités d’accueils des différentes zones afin de fournir des orientations pour un bon accompagnement des PDIs aux options de SD;
  • Mener une analyse d’indice de la résilience des populations ;
  • Évaluer les capacités des services sociaux de base ;
  • Identifier les problématiques en termes de cohabitation pacifique ;
  • Assurer la participation des femmes lors des consultations avec les communautés de personnes déplacées pendant les évaluations.

Au total une moyenne de 50 ménages enquêtés, 3 informateurs clés et 1 focus groupe ont été interrogés à travers respectivement les enquêtes dans les ménages et les entretiens ciblés dans chaque village. ce qui donne environ plus de 900 Personnes évaluées dans tous les 15 villages notamment Kabulo, Mama kasanga, Tabac Congo, Mwaka, Likasi, Rugo, Eliyta, Mushaba, Kikumbe, Kosa, Kisalaba, yamba, Moni, Kabutonga et Fundi Swata.

Par la rédaction de NDENGA news

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *