
La province du Tanganyika a ouvert ce mardi un atelier de deux jours consacré à la vulgarisation de sa stratégie provinciale des solutions durables pour les personnes déplacées internes. Organisée sous le leadership du gouvernement provincial, en partenariat avec les agences humanitaires, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la coordination provinciale de l’approche NEXUS.
Cet atelier vise à permettre aux acteurs clés d’acquérir les connaissances nécessaires pour contribuer efficacement à la mise en œuvre de cette stratégie au niveau provincial. Celle-ci vise à offrir des conditions durables de retour, de relocalisation ou d’intégration aux populations déplacées internes, tout en favorisant leur autonomie et leur résilience.
Dans son mot de circonstance, le Vice-Gouverneur Kabwe Mwehu Longo Isidore a salué les efforts conjoints déployés par le gouvernement provincial et ses partenaires, qui ont permis une nette amélioration de la situation sécuritaire, marquée notamment par le retrait de la MONUSCO en juin 2022. Toutefois, il a exprimé ses inquiétudes quant à l’absence persistante de l’autorité de l’État dans certaines entités, au manque d’encadrement des ex-combattants, et au risque de rechute si rien n’est fait pour leur intégration socio-économique.

« Le Tanganyika est aujourd’hui une province pilote en phase de transition entre l’urgence humanitaire et le développement », a-t-il rappelé. « Grâce aux zones identifiées comme éligibles aux solutions durables, nous faisons partie des provinces pilotes pour l’opérationnalisation de l’approche NEXUS en RDC »
Appuyée par l’Ambassade de Suède, cette stratégie repose sur une complémentarité entre aide humanitaire, développement et paix. Amuri Aleka Alexandre, représentant du Coordonnateur résident au Tanganyika, a annoncé que l’élaboration de cette stratégie opérationnelle couvre la période 2024-2028 et vise à définir des actions collectives, précises, mesurables et atteignables, basées sur les besoins des déplacés internes, des communautés hôtes, ainsi que des zones de retour, de relocalisation ou d’intégration.
Malgré un contexte encore fragile, notamment à cause de l’instabilité persistante dans les provinces voisines du Nord et Sud-Kivu, M. Aleka reste optimiste, « L’accalmie sécuritaire et les potentialités économiques du Tanganyika créent un environnement propice à la mise en œuvre de solutions durables », a-t-il renchérit.
Il a invité les acteurs impliqués à rester mobilisés pour concrétiser la vision de cette stratégie, « faire du Tanganyika, d’ici cinq ans, une province stable où les déplacements internes sont résolus à plus de 80 % et où les populations anciennement déplacées vivent de manière autonome, sans dépendre de l’aide humanitaire, et dans le plein respect de leurs droits fondamentaux. »
Les participants, plus d’une centaine, incluent des membres du gouvernement provincial, des chefs de divisions sectorielles, des représentants des agences onusiennes, des ONG nationales et internationales ainsi que divers partenaires techniques et financiers. L’atelier prévoit également des échanges sur les mécanismes de plaidoyer et de mobilisation des ressources pour soutenir efficacement cette stratégie provinciale.


Par Juvénal Mudimbi ✍️

