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« Je reviens d’un reportage à Sange, une cité située à 27 kilomètres de la ville d’Uvira. Les stigmates de l’insécurité routière sont gravés dans chaque regard, chaque cri et chaque souffle de la population en détresse qui se pose la question sur le trafic Commercial entre Bukavu et Uvira » a souligné le Reporter de la Radio Ndenga News Hassan Shaban.

Mon stylo, pourtant habile, refuse d’écrire. Mon téléphone et ma caméra, pourtant prêts à capturer chaque image de ma zone, hésitent à immortaliser ces événements malheureux. Ils se sentent impuissants face à l’abîme de souffrance qui se dévoile devant moi.

La plaine de la Ruzizi, autrefois un lieu de vie paisible, est aujourd’hui empreinte de désolation. Les habitants, qui ont longtemps vécu en harmonie avec la nature et les éléments, sont maintenant confrontés à une réalité brutale et dure, une réalité indescriptible.

L’effondrement du pont Sange a été un coup dur pour cette communauté. Ce pont, qui reliait les deux grandes villes de la province du Sud-Kivu, était bien plus qu’une simple structure en béton. C’était le lien vital entre les familles, les villages et les cultures. Il permettait aux gens de se rendre au marché, d’accéder aux soins de santé et d’échanger des nouvelles et des sourires, mais aujourd’hui, ce pont gît dans les eaux tumultueuses de la Rivière Shange, brisé et impuissant. Les habitants se tiennent sur ses bords, regardant avec tristesse et impuissance les débris flotter au fil du courant. Leurs espoirs, leurs rêves et leurs moyens de subsistance sont emportés par les flots.

L’effondrement de toute une économie, une asphyxie communautaire

La RN5, autrefois une route animée, est maintenant un chemin de désolation. Les véhicules ne peuvent plus circuler librement, les marchandises ne peuvent plus être transportées, et les familles sont séparées. Les enfants qui allaient à l’école doivent maintenant parcourir des kilomètres supplémentaires pour atteindre leur classe. Les agriculteurs qui cultivaient leurs champs avec zèle sont maintenant bloqués, incapables de vendre leurs produits. La désolation se lit sur les visages des habitants. Leurs yeux reflètent la tristesse, la frustration et l’injustice. Ils se demandent pourquoi leur sort a été scellé de cette manière. Pourquoi les autorités n’ont-elles pas agi plus tôt pour prévenir cette catastrophe ?  Pourquoi les promesses de reconstruction restent-elles lettre morte ? autant de questions jusque-là sans réponse, entretemps la population vit sa misère calmement, elle déguste son insécurité chaque petit matin comme sa tasse de café.

De larmes sans destinataire, la population dans l’abandon

La plaine de la Ruzizi est devenue un symbole de négligence et d’abandon. Les habitants se serrent les coudes, partageant leur douleur et leur colère. Ils espèrent que Kinshasa entendra leur cri de détresse et agira pour rétablir la dignité et la sécurité de leur vie quotidienne. Que les vents portent leurs lamentations jusqu’aux oreilles de ceux qui ont le pouvoir de changer leur destin. Que les cœurs se serrent et que les actions se concrétisent. Car la désolation ne peut être guérie que par la compassion, la solidarité et la volonté de faire ce qui est juste

Par Hassan shabani – Radio Ndenga News

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