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Elles passent des journées entières à la mendicité dans les rues, comptoirs d’achat de diamants et autres places publiques.

Notre correspondant à Mbujimayi, Emmanuel Kalonji a rencontré une exception. Cette autre personne vivant avec handicap qui assure la survie de son foyer par un travail manuel;

Il est mécanicien, Motro Kabeya handicapé physique a mobilité difficile, ne se déplace qu’à l’aide de ses béquilles. Marié et père de cinq enfants Motro est l’une des personnes vivant avec handicap qui font l’exception à Mbujimayi.

« Mon travail se déroulement normalement, c’est un métier que j’ai choisi volontairement. J’ai commencé par m’exercer à tout et finalement j’ai décidé de choisir un métier rentable qui devait m’aider dans le futur. Du coup je me suis lancé dans la mécanique ; moi je n’ai pas fréquenté l’école mécanique, je ne suis allé à l’école que pour savoir mon abc »

A cause de sa mobilité réduite, Motro a installé un petit garage à son domicile situé dans la commune de Bipemba, partie Ouest de Mbujimayi mais sa renommée fait la ronde de la ville. Les revenus de son activité sont suffisants pour la prise en charge de son foyer, assure-t-il.

« C’est depuis 1996 que je fais la mécanique, je me suis marié, j’ai aujourd’hui des enfants que j’ai d’ailleurs formés en mécanique. Je suis handicapé je me déplace avec mes béquilles ici, je ne peux pas aller installer mon garage loin de la maison. Je fais tout ici chez moi mais c’est Dieu seul qui m’envoi des clients. »

Des clients se bousculent chez cet homme, une personne vivant avec handicap à même de se prendre en charge par son travail, il le fait d’ailleurs à la satisfaction de plusieurs. Stany Ilunga tenancier d’un studio d’enregistrement et d’arrangement des sons est l’un des clients satisfaits.

« J’ai été satisfait, d’ailleurs il vient de régler la consommation d’un autre groupe électrogène que je viens d’acheter, un litre faisait une heure maintenant un litre fait trois heures. Je ne peux que l’encourager et lui demander de travailler dur et faire aussi les recherches sur les nouveaux groupes électrogènes pour qu’il soit à la page. Oui ils doivent aussi suivre l’exemple de Motro chercher quelque chose à faire pour et faire des formations pour avoir un travail.»

En République Démocratique du Congo, il existe un mécanisme de protection des personnes vivant avec handicap, d’ailleurs une loi y relative a été votée et promulguée, malheureusement elle n’est pas suivie d’effets. Charles Mukendi rédacteur en chef de la Radio Ditunga et l’une des personnes vivant avec handicap.

« Ce mécanisme a vu jour après ratification de la convention relative au droit des personnes vivant avec handicap par notre pays. Il a fallu attendre longtemps après la table ronde de 2016 à Kinshasa… il s’est fait que depuis 2016 la loi relative à ce mécanisme a longtemps trainé… »

Motro fait l’exception, il travaille seul et ne reçoit aucune subvention, ni de l’Etat ni de tiers. Cependant l’Etat congolais a prévu au terme de ce mécanisme de disposer des fonds pour le soutien de cette catégorie des personnes dites vulnérables. Charles Mukendi
« … ce fond se fait attendre au niveau national surtout que les ressources doivent venir de l’Etat et l’Etat qui est en bute à des multiples problèmes dans un pays où tout est à refaire. »

Si la convention relative à la protection des droits des personnes vivant avec handicap a été ratifiée en 2016, la loi y relative, elle, n’a été promulguée qu’en Mai 2022.

Par Emmanuel Kalonji à Mbujimayi.

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