Dans une lettre adressée, jeudi 01 décembre 2022, au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le Lieutenant-général Johnny Luboya, Journaliste en danger (JED) lui a exprimé son indignation face à la multiplication des cas de harcèlement et d’entraves au travail des journalistes constatés dans cette province sous état de siège du Nord-Est de la Rdc.
» JED demande surtout votre implication personnelle, en qualité de gouverneur de province, pour diligenter une enquête sur terrain dans le but d’identifier les auteurs de tous ces actes qui ne sont que des atteintes à la liberté de la presse, pour s’assurer qu ils ne puissent plus se répéter », peut-on lire dans cette correspondance signée par le Secrétaire général Tshivis Tshivuadi avec copies aux Ministres de l’intérieur et de la Communication et médias.
En effet, selon des informations recueillies par JED, les journalistes des radios communautaires de Komanda, dans la chefferie des Basili en territoire de Irumu, sont souvent pris à partie par les différents services de sécurité qui leur reprochent de diffuser des informations qui touchent à la sécurité sans leur autorisation. C’est le cas,par exemple, de Jean de Dieu Zila Donda, rédacteur en chef de la radiotélévision communautaire La Référence de Komanda, qui a été interpellé d abord par l’ANR, pour avoir diffusé l’information sur l’arrestation de deux présumés miliciens Mai-Mai à Mikasila dans la chefferie de Walese Vonkutu. Le même journaliste a été convoqué une deuxième fois en compagnie de Jordan Adjiba de la Radio Amani de Komanda pour être entendu sur la même affaire alors que son média n’avait pas diffusé cette information
Plusieurs témoignages rapportent que depuis l’instauration de l’état de siège, des journalistes ont difficiles à accéder aux sources d’informations ou font l’objet des censures sur certaines informations.
» Au vu de tout ce qui précède, JED vous demande de prendre des mesures nécessaires à la protection des journalistes œuvrant dans votre province afin qu’ils puissent exercer leur travail en toute quiétude « , conclut la lettre au gouverneur.