Le conflit communautaire teke-yaka dans le territoire de Kwamouth a eu des répercussions dans les trois provinces de l’ex-Bandundu.
Dans le cadre de la recherche des solutions idoines à cette crise qu’une forte délégation, conduite par les trois gouverneurs de provinces, a été reçue, lundi 3 octobre, par l’honorable Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale.
Parmi les hôtes du speaker de la Chambre basse du Parlement, on a noté la présence M. Jean-Marie Peti-Peti, Willy Itshundala et Mme Rita Bola, respectivement gouverneurs du Kwango, du Kwilu et de Maï-Ndombe ; des présidents des assemblées provinciales de trois provinces, les députés provinciaux, les députés nationaux ressortissants de ces trois provinces ainsi que les chefs coutumiers et certains notables du Grand Bandundu.
Au cours de cette entrevue, le président Mboso a échangé avec ses hôtes sur l’insécurité qui règne dans le territoire de Kwamouth. D’entrée de jeu, le président de l’Assemblée nationale s’est adressé aux chefs coutumiers en ces termes : « Que chacun de vous milite pour que la paix règne dans sa chefferie, qu’on revive la paix comme c’était auparavant sans discrimination, recevez les étrangers, donnez-leur à manger et même la terre pour cultiver et non le pouvoir coutumier ».
Prenant la parole, le chef Yamfu a remercié le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, le VPM de l’Intérieur, les élus nationaux, les trois gouverneurs… bref, tous ceux qui se sont impliqués pour que la paix revienne dans le territoire de Kwamouth.
Quant à la suite des événements, le chef Yamfu fait entièrement confiance aux autorités qui ont initié des enquêtes afin d’établir les responsabilités et sanctionner les auteurs et coauteurs.
M. Mafu Alex, chef coutumier teke de Maï-Ndombe, a, de côté, plaidé pour que le meneur des troubles soit puni sévèrement et sans complaisance.
Rita Bola, gouverneure de Maï-Ndombe, s’est, à son tour, exprimée en ces termes : « Cette rencontre a été d’une très grande importance parce qu’on retrouve les trois gouverneurs réunis, ce qui traduit l’unité, mais aussi les présidents de trois assemblées provinciales du Grand Bandundu : Maï-Ndombe, Kwilu et Kwango ainsi les présidents des caucus des députés provinciales du Grand Bandundu, les députés nationaux sans compter les chefs coutumiers du Kwango, Kwilu et Kwamouth spécialement ; là où le sang a coulé. Nous avons tenu cette réunion pendant que l’armée est en train d’instaurer la paix dans ce territoire, car après la paix viendra la réconciliation. C’est la raison de la tenue de cette rencontre qui a réuni chefs coutumiers, députés, et chefs des exécutifs autour du président de l’Assemblée nationale ».
Pour Mme Bola, les trois provinces réunies prônent la paix entre Teke et Yaka, qui ont toujours vécu ensemble et dans l’harmonie.
« Les criminels ayant mis le Kwamouth à feu et à sang seront mis à la disposition de la justice et répondront de leur forfaiture », a-t-elle martelé.
De son côté, le gouverneur Jean-Marie Peti-Peti du Kwango, a estimé que la délégation est allée rendre compte des pourparlers qu’ils ont eus au ministère de l’Intérieur au sujet du conflit interethnique dans le Kwamouth.
« Ces deux peuples cohabiter pendant des siècles. Aujourd’hui, les deux peuples se font la guerre, il y a bien une raison. Après avoir reçu les renseignements et écouter aussi les chefs coutumiers teke, deux points ont été identifiés : la hausse de la redevance coutumière. C’est un problème de cause à effet, le fait d’augmenter la redevance coutumière a entraîné automatique la révolte des Yaka. C’est un problème qu’on devait régler à l’amiable ».
D’autre part, le gouverneur Peti-Peti a identifié l’instigateur du conflit : « Ce fameux Kiamfu, nous ne le connaissons pas, c’est lui qui a mis le feu aux poudres ».
C’est en fait, lui a déclaré « qu’il viendra pour installer le chef coutumier yaka » à Kwamouth. « Chose inadmissible, même chez moi dans ma province. Je n’accepterai pas qu’un teke vienne introniser le chef teke », a conclu le gouverneur Peti-Peti Jean-Marie.
Par Guillaume Ngoy Amisi.