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Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, a reçu en audience, ce mercredi 18 mai 2022, une délégation d’experts du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme. Cette délégation était conduite auprès du speaker de la Chambre basse du Parlement par le député national Iyananio Mologi Simon-Pierre, élu de Shabunda dans le Sud-Kivu, et président la commission des droits à l’Homme de l’Assemblée nationale.

Au sortir de cette entrevue avec l’honorable président Mboso, Bacre Waly Ndiaye, président de l’équipe d’experts internationaux en République Démocratique du Congo, a fait savoir que le mandat des experts des Nations unies a commencé en 2017 par la crise de Kamuina Nsapu. A cet effet, l’équipe a mené une enquête complète et un rapport public sur la crise et ce qui se passait dans l’espace Kasaï a été publié.

A l’issue de cette enquête, des recommandations avaient été formulées visant à sanctionner les crimes atroces qui avaient ému l’ensemble de l’opinion internationale. Il fallait aussi faire en sorte que ces crimes ne se reproduisent plus sur le territoire congolais.

Le gouvernement congolais qui a estimé que cette expérience pouvait être utile à l’ensemble du pays a demandé au Conseil des droits de l’Homme d’élargir le mandat à l’ensemble de la RDC. Et ce mandat élargi a permis à l’équipe, depuis octobre 2021, de mener des visites dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, dans l’Ituri, dans la province du Tanganyika et, prochainement, dans le Katanga et d’autres régions du pays. Ceci, dans le but d’aider le gouvernement à mener de pair la politique de désarmement, de réinsertion mais aussi la politique de promotion, de réconciliation et de revivre ensemble avec les populations.

« Nous savons aussi que cette dimension a un aspect judiciaire important, car il est impossible de bâtir la justice transitionnelle sur la base de l’impunité. Donc, il y a des cas à sélectionner pour les conduire devant les juridictions appropriées au niveau du Congo, notamment en s’appuyant sur la justice militaire qui a commencé à faire ce travail. Ensuite, il faut aussi tenir compte de la dimension transfrontalière de ces problèmes qui ne sont pas seulement réservés à l’espace congolais, mais aussi en dehors des frontières de la RDC » a indiqué Monsieur Bacre Waly Ndiaye, président de l’équipe d’experts internationaux en République Démocratique du Congo

Dans la recherche des solutions, l’équipe des experts a écouté les personnes plus proches des populations affectées, lesquelles sont très bien placées pour aider à trouver des solutions au problème. Un système approprié au Congo, un système qui est original pour le Congo, mais qui marche bien.

De son côté, le député Iyananio Mologi Simon-Pierre, président de la commission des droits de l’Homme de l’Assemblée nationale, a expliqué que des experts des Nations unies sont nommés ayant le mandat d’accompagner la RDC dans le processus de justice transitionnelle et le processus de justice transitionnelle doit impliquer toutes les couches, mais cela implique surtout les institutions de la République.

Dans sa démarche, l’équipe travaille sur quatre piliers. D’abord, le pilier vérité, il faut qu’on aide le peuple congolais à savoir ce qui s’est passé réellement dans les différents massacres connus. Établir la vérité pour voir   comment rendre justice. Va-ton créer un tribunal international, des commissions mixtes, des commissions vérité et réconciliation. Troisième étape, dès qu’on aura rendu la justice, il faut réparer. Il y a eu tellement de crimes, beaucoup de Congolais sont morts, les communautés se sont entre-tuées, il y a eu trop de violence. Il faut essayer de trouver un mécanisme de réparation pour que les gens reprennent confiance envers l’Etat. Et le 4ème pilier n’est pas à négliger. Il faut éviter que cela se répète. Donc, le mécanisme de non-répétition qui implique beaucoup de réformes qui vont passer par l’Assemblée nationale.

Par Guillaume Ngoy Amisi.

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